Tests médicaux et psycho

Alors que j’étais sélectionné pour mes compétences, il me faut maintenant être apte médicalement et psychologiquement. Une formalité pour certain.e.s ? Une source de stress intense pour d’autres … Au programme, visite médicale, formulaires multiples, radio des poumons, panoramique dentaire, visite chez l’ophtalmo, le dentiste, test urinaire, electrocardiogramme, audiogramme, rien n’est laissé au hasard.

Pourquoi autant de précautions, me direz-vous ? Tout simplement parce que l’isolement médical est très poussé sur base. Sur la période d’hivernage, qui dure 8 mois, toute évacuation sanitaire est considérée comme impossible. Le/la médecin sur place est certe bien formé.e pour ce type de situation, et possède pas mal de matériel. Néanmoins, seul.e, aidé par des  personnels non spécialistes qu’il/elle forme en début d’hivernage, il reste préférable d’éviter les situations à risque.

Je me considère en bonne santé, je fais un peu de sport et j’ai une alimentation plutôt saine, essentiellement végétarienne. Mais il y a un mais ! J’ai un handicap visuel : une maladie héréditaire qui diminue de fait mon accuité visuelle et a tendance à me rendre un peu sensible à la lumière. Cette pathologie étant stable, et de naissance, je me suis pleinement habitué à la gérer. En choisissant l’optique expérimentale comme spécialité, je n’ai pas choisi la facilité ! Et pourtant, je m’en sors très bien, et j’ai toujours réussi à réaliser les tâches qui me revenaient, moyennant quelques petits trucs et astuces de mon cru, ou en demandant de l’aide quand c’est nécessaire. 

Bingo ! Mes yeux ont posé problème, mais pas pour la raison attendue … Un risque de glaucome, une surpression pouvant apparaître un peu sans prévenir, du fait d’yeux un peu courts (ce qui fait que je suis hypermétrope). C’est grave docteur ? Si on ne fait rien, et qu’une crise se déclenche là-bas, tu peux perdre la vue définitivement en moins de 24 h … En métropole, ce type de pathologie peut-être assez facilement prise en charge, même s’il s’agit de l’une des plus graves urgences ophtalmologiques. Mais là-bas, il n’y a pas le matériel adapté. Il faut donc réaliser une petite intervention avant de partir … Grossièrement, il faut faire un trou au bord de l’Iris, au laser ! Tiens tiens, encore un laser, décidemment ! Et puis les deux yeux, le même jour, tant qu’à faire ! Je vous laisse avec cette petite vidéo qui montre à quoi ressemble l’intervention.

Un mauvais souvenir pour moi, un moment stressant, puisque j’ai en plus de tout ça un nystagmus, mes yeux bougent en permanence de gauche à droite. Imaginez la pauvre interne qui devait viser au même endroit à chaque tir laser … Un vrai plaisir ! 

Quelques semaines après, le résultat est tombé : mes yeux ne poseront pas de problème pour cette expédition, et l’intervention s’est bien passée. Soulagement ! Et le résultat ? Un petit trou dans l’iris, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous.

Les tests psychologiques ont été aussi une étape intéressante, puisqu’il me fallait répondre à des questions sans trop savoir ce que la réponse pouvait laisser transparaître. Très habitué des bonnes ou mauvaises réponses lors d’une évaluation, j’ai trouvé ça assez déroutant de réaliser cet exercice où aucune réponse n’est bonne ou mauvaise. Je ne savais pas ce qui ferait que je serais apte ou non, j’ai essayé d’être le plus honnête et transparent possible. Par chance, c’est passé, je ne suis donc pas, à priori, un psychopathe.

Tous ces résultats ont été transmis au médecin des TAAF, qui pouvait alors rendre sa décision. Après quelques péripéties, dont la vérification en urgence que je ne suis pas allergique à la pénicilline (pour lever un doute vieux de presque mon âge), j’ai enfin reçu l’accord définitif. Je suis apte ! C’était le 5 juillet, après une candidature début février ! La suite de l’histoire ? Dans le prochain article.

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