Dire au revoir !

Dire au revoir !

En acceptant de partir en Antarctique, j’ai accepté par la même de mettre entre parenthèses une partie de ma vie. A quoi je dis non quand je dis oui ?

Après le séminaire au siège de l’Institut polaire français, dont je vous parlais ici, j’étais en vacances pour un mois. J’avais envie de profiter de ce temps pour préparer mon voyage, mes blogs et podcasts, mais aussi prendre le temps de dire au revoir comme il se doit ! J’avais d’ailleurs commencé en septembre, en me rendant en Provence, profiter de la douceur de la méditerranée, comme de la chaleur de quelques-un.e.s de mes ami.e.s du PAF.

A peine le séminaire terminé, me voilà rendu à Rennes pour un week-end ensoleillé ! Au programme, restaurants, jeux de société, ballade à vélo, et passage à Saint-Malo ! Un TER plus que rempli m’amène alors à Nantes. Un brin nostalgique, je redécouvre la ville dans laquelle j’ai fait ma prépa. Avec mon sac à dos, je vadrouille de bars en restaurants, pour revoir amis du PAF et rencontrer de nouvelles personnes de la communauté Fertîles, ancien professeur de maths, ainsi qu’une ancienne collègue et amie. 

Boosté par ces moments de complicité, je voyage maintenant en Centre-Val de Loire, retrouver de la famille, dont une cousine avec qui j’ai décidé de mettre en place une correspondance avec son école primaire. Me voilà alors devant 80 enfants de 6 à 11 ans, à raconter l’aventure qui m’attend et à leur faire découvrir quelques spécificités de l’Antarctique. Un moment riche, bien que déroutant, n’étant pas habitué à un public aussi jeune, et, disons le, aussi curieux et terre à terre ! Qu’est ce que tu vas manger ? Comment tu vas te doucher ? Comment tu fais pour y aller ?

Dans le train pour Paris, j’étais assis à côté d’une personne plutôt âgée, qui prenait des notes sur un livre dont le titre contenait « Réchauffement climatique » (je n’arrivais pas à lire le reste). Intrigué, j’entame alors une conversation, en me présentant comme vulgarisateur des enjeux climatiques, et curieux de ne pas connaître ce livre, dont la couverture ne me dis rien. Il me lit le titre : « Réchauffement climatique, enquête sur une manipulation mondiale », me dit qu’il est en train de préparer une interview par un média sur Paris, et qu’il est un peu pressé. Il m’explique néanmoins qu’il ne croît pas au caractère anthropique du dérèglement climatique. Autrement dit, que l’être humain n’y est pour rien. Curieux, je creuse un peu, et je me rends compte que son argumentaire, bien que reposant à mon sens sur des théories du complot, est assez poussé et difficile à débunker, parce qu’il a réponse à tout. Je décide de ne pas insister. Je repars de cet épisode avec une double conviction : il y a encore des médias qui offrent une place au climatoscepticisme, et qu’il y a encore un sacré travail à accomplir si on veut vraiment passer à l’action. La rencontre avec Alban d’Arguin, un épisode que je ne suis pas prêt d’oublier.

4 jours plus tôt, une amie m’a proposé un travail pour la fin de semaine : co-animer des ateliers Inventons nos vies bas carbone auprès de scolaires, lors de la Fête de la Science 2022, à la cité des Sciences et de l’Industrie. Disponible, l’occasion était trop belle pour ne pas en profiter ! 3 jours très intenses au cours desquels j’ai pu rencontrer certain.e.s des membres actif.ve.s de l’association, et nourrir un peu plus ma légitimité et satisfaire ma volonté d’améliorer la qualité de mes animations.

Comme je l’ai dit plut haut, en disant oui pour l’antarctique, je dis non à pas mal de choses. Je dis notamment non à la vulgarisation et la sensibilisation autour des enjeux environnementaux. Cela génère chez moi une certaine frustration, parce que chaque fois que je touche quelqu’un, je me dis que cette personne va pouvoir s’engager à son tour et toucher d’autres personnes. En partant, j’accepte donc de faire une pause dans cela. Je pars néanmoins en pleine confiance, puisque des personnes incroyables continuent de porter ces sujets, et d’insuffler autour d’elles un monde plus sain, plus sobre et plus safe. Ils et elles cultivent leur joie dans l’engagement, et j’ai hâte de les retrouver à mon retour. 

Ces 3 jours d’animation, de discussions avec un public si varié, m’a énormément fatigué émotionnellement et physiquement. Un petit détour chez mes parents pour recharger les batteries s’est avéré nécessaire. 4 jours plus tard, me voilà à Lyon, pour retrouver d’autres amis de prépa ! Improvisés, les 5 km de Caluire m’ont permis de me rendre compte que je n’étais définitivement pas fait pour les courtes distances à haute vitesse.  L’envie de courir un marathon à mon retour s’en trouve grandie.

Ça y est, les 10 derniers jours avant le départ sont arrivés. Il me faut me confiner pour ne pas attraper le COVID. J’en profite pour faire un peu de sport, préparer ce site web, enregistrer mon premier épisode de podcast, régler quelques soucis logistiques et administratifs, préparer et peser ma valise, et dire au revoir à ma famille.

Et puis le jour du départ est arrivé, un long voyage va bientôt commencer … la suite au prochain numéro ! 

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