Précédemment, je vous racontais mon arrivée sur la station Dumont D’Urville : un moment fort que je ne suis par prêt d’oublier. Les jours sont passés vite depuis mon dernier article, et j’ai beaucoup de choses à vous raconter, en espérant ne pas vous avoir fait languir trop longtemps.
Etienne, mon prédécesseur, qui sort d’hivernage, s’en va sur R0, ce qui signifie qu’il partira avec la première rotation de l’Astrolabe. Nous n’avons pas de date de départ prévue, puisque l’Astrolabe n’est pas encore arrivé, et, comme on dit, en Antarctique, pas de pronostics ! Il va donc falloir être efficace et commencer par l’essentiel, tout en gardant du temps pour me familiariser avec la station, ses usages, ainsi que prendre du temps pour échanger et rencontrer les hivernant.e.s sortant.e.s et mes futur.e.s co-hivernant.e.s. La tâche est rendue encore plus ardue par le fait que, cette année, il n’y a pas eu de glaciologue en hivernage. Sur volontariat, Etienne a poursuivi les quelques activités qu’il pouvait prendre. Dans l’attente du glaciologue de cette année (qui arrive à R1), je continue ces activités et j’assurerai la passation. Mais pour cela, je dois être formé à des manips très éloignées de ce que j’ai fait jusqu’ici.
Etienne et moi ayant fait la même école, la transmission de connaissances est plus simple. Il me présente alors mon bureau à Géophy (bâtiment dans lequel je passe une bonne partie de mon temps), puis le bâtiment Lidar, un conteneur aménagé en laboratoire, dans lequel je passerai, dans quelques mois, une bonne partie de mes nuits. Je découvre avec joie les instruments, et Etienne prend le temps de bien m’expliquer chaque procédure.
La météo est bonne, nous pouvons donc tirer deux jours d’affilé, ce qui me permet de maîtriser la procédure d’allumage, de faire de nombreuses erreurs formatrices, et de découvrir la forme réelle des mesures, sur le terrain. Je sais assez vite comment utiliser l’instrument, mais ce n’est pas suffisant, il faut aussi savoir l’entretenir, suivre son état de santé, aligner les faisceaux laser, bref, on ne s’ennuie pas, si bien que chaque jour, j’en découvre un peu plus.
Les journées s’enchaînent, avec des conditions météo très variables, allant des chutes de neige en passant par des ciels clairs la journée, et par une presque tempête. Mais les nuits sont toutes mauvaises, ne me permettant pas vraiment de m’entraîner dans des conditions réelles. Qu’à cela ne tienne, nous nous exerçons sur quelques nuages, et nous répétons les procédures à blanc. L’Astrolabe aura entre temps débarqué, et déjà, il s’apprête à repartir avec Etienne.
Ces 11 jours de passations ont été denses, assez éprouvants, et très apprenants. Je souhaite vraiment remercier Etienne pour la qualité de ses explications, son honnêteté intellectuelle, sa bienveillance et son écoute. 11 jours, c’est court, mais je crois que nous sommes parvenus à transmettre un maximum d’infos. L’avenir nous dira si je m’en sors correctement ou non dans mon travail ! Évidemment, une fois que j’aurai bien pris mes marques, je vous ferai un article détaillé sur mon environnement de travail. D’ici là, je vous laisse avec une photo d’Etienne et moi, qui vous laisse entrevoir la vue que j’ai depuis le bâtiment Lidar ! N’est-ce pas le bureau avec la plus belle vue du monde ? Rien que pour ça, je suis hyper fier d’être ici !
3 réflexions sur “Passation”
Ping : Arrivée de l’Astrolabe - Val'antarctique
Ping : Première sortie banquise - Val'antarctique
Coucou,
Pour ceux qui ne vous connaissent pas, on peut deviner, lequel des deux vient d arriver et lequel part ! 😉
Que du bonheur Valentin de pouvoir suivre ton aventure. J en veux encore et encore !
Gros bisous 😘